Que ce soit par goût ou pour des raisons professionnelles parfois on ne peut pas porter de souliers « casuals ». Auquel cas on se tourne vers des souliers plus habillés, plus cohérents à porter avec un costume complet ou du moins dans des mises plus business.

Le sartorial de ville

(Dit le wannabe banquier qui te balance « no brown in town »)

Par quelle paire commencer ?

À mes yeux, sans rentrer dans les détails, deux possibilités :

Une paire de richelieu, c’est le modèle de soulier pour homme le plus classique et le plus courant que l’on puisse trouver. La différence par rapport au derby se situe dans le laçage, les lacets au lieu de se trouver sur des pièces de cuirs rapportées (les garants) se trouvent directement dans l’empeigne. De fait l’aspect du soulier et plus fin, plus allongé, plus « raffiné ». Tout comme les derbys, il y en a plusieurs formes : one cut, à bout rapporté, brogues…

Illustrons ce charabia avec le modèle de richelieu le plus classique, à bout rapporté


Deuxième option : une paire de mocassins. Généralement perçus comme moins formels que les richelieux, plus souvent associés au style preppy et aux étudiants, ils peuvent toutefois s’intégrer sans problème dans des mises plus ou moins formelles selon leur forme. C’est une paire certainement plus difficile à choisir et plus étrange pour le sartorialiste débutant : absence de laçage, beaucoup d’a priori… Je ne les conseille pas aussi chaudement que les richelieus pour démarrer une collection de souliers, mais c’est le modèle que je préfère.

Le mocassin « penny » n’est vraiment pas le modèle le plus « business » mais il pourra s’intégrer dans une large variété de tenues

Le reste


Richelieu « one cut », l’intégralité du soulier est faite d’une seule pièce de cuir. Certainement un modèle sur lequel il ne faudra pas regarder à la dépense si l’on veut quelque chose de vraiment beau.



Richelieux demi-brogues. Pour rappel le terme « brogue » fait références aux petites perforations sur la chaussure. Vous pouvez partir sur des quarts de brogue avec les perforations uniquement au niveau du bout rapporté.




Ici le modèle « full brogue » avec bout fleuri, vous pourrez en trouver aussi avec un bout d’une forme différente et plus pointue le « wingtip ».




Ici des mocassins à pampilles (ou tassel loafers), très appréciés des américains. Je déconseille ce modèle quand on se lance, mais ça ne fait pas de mal de l’évoquer.

@thezanification



Mocassins à mors, modèle lancé par Gucci qui présente la particularité de proposer un mors de cheval métallique sur la languette du mocassin. Ce n’est pas le modèle le plus formel, mais il a été étonnamment populaire dans les milieux business durant les années 80.


Quel modèle choisir ?

S’il y a bien un modèle avec lequel on ne peut pas se tromper pour des mises formelles c’est bien les richelieus noirs à bout rapporté. C’est la paire la plus attendue lorsque l’on porte le costume complet et dans les milieux business. On peut éventuellement se tourner vers un marron foncé pour conserver une certaine austérité et de la polyvalence, après tout certainement très peu d’entre vous sont concernés par des codes professionnels stricts en ce qui concerne les souliers.

Maximilian Mogg


Des richelieux en veau velours foncé pourront s’intégrer harmonieusement dans des mises moins formelles, dépareillées, en jean ou avec des costumes en flanelles ou en tweed. C’est un modèle souvent sous-estimé, beaucoup moins formel certes mais quand même charmant.


Des mocassins noirs pourront aussi très bien s’intégrer dans des tenues plus formelles et avec le costume, probablement moins incontournables dans une garde-robe que des richelieux et plus difficiles à choisir, ils n’en restent pas moins un modèle polyvalent.

@mqlee_


On pourra me faire remarquer que je n’ai pas parlé des « doubles boucles » ou des chaussures à boucles en général. Plutôt à la mode actuellement, je ne pense pas que ce soit un modèle qui soit si facile et si pertinent à choisir quand on débute sa garde-robe. L’harmonie avec le costume n’est pas forcément évidente au premier abord et je trouve rarement de mises formelles très réussies avec. Elles fonctionnent mieux -je trouve- dans des tenues informelles et dans un style plus « italien ». Mais si vous aimez ça, faites-vous plaisir.

Les fameuses doubles boucles, ici de superbes John Lobb.

Je ne trouve pas le rendu très convaincant. @armandomadrid


Quelques suggestions de marques en vrac :


Alors pour commencer, prenez d’énormes pincettes : la meilleure marque reste la marque la plus adaptée à votre pied. Il va donc falloir essayer, essayer, et encore essayer… Et pour faire durer une chaussure, il faut respecter certaines règles de soins élémentaires. De fait, qu’elle ait coûté 50 euros ou 1500, elle aura la même durée de vie si vous ne la respectez pas. Mais pour les soins, on verra ça à part.

Pas trop cher pour essayer :

Rudy’s, Ypson’s, Bexley, Shoepassion (En soldes)… N’hésitez pas à regarder du côté de la seconde main, il y a de belles trouvailles à faire.

Entrée de gamme :

Meermin, Velasca, Bridlen, Prince-Jorge, Skolyx, LodinG.

Milieu de gamme :

Carmina, TLB Mallorca, Löf & Tung, Carlos Santos.

Haut de gamme mais pas encore le soleil :

J.M. Weston, Vass, Crockett & Jones, Jacques et Déméter.


La plupart des conseils donnés dans l’article sur les derbys (https://www.lesdamoiseaux.fr/quels-souliers-porter-pour-commencer/) valent toujours, autant que possible essayez pour trouver la forme qui vous convient ou privilégiez les boutiques proposant des retours gratuits et simplifiés. Tout particulièrement en ce qui concerne les mocassins pour ne pas déchausser en marchant, mais vous voulez aussi un richelieu qui se ferme élégamment sur votre pied et dont les garants vont venir se toucher une fois lacés.

Article écrit par Gaétan C.

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