La veste saharienne, histoire et évolutions

C’est le printemps, le soleil revient et vous n’avez pas anticipé votre garde-robe de mi-saison et d’été durant l’hiver. Ces quelques mois de températures plus que fraîches sont révolus et vous suffoquez dans votre veste en tweed par vingt degrés, en vous demandant si les tropiques ont soudainement débarqué chez vous. Après avoir réfléchi quelques secondes, une chose vous vient en tête, la veste Saharienne. A travers cet article, je vous propose un tour de l’histoire de cette veste, des propositions de façon de la porter ainsi que quelques références pour trouver votre bonheur et pouvoir briller en terrasse lorsque l’on vous demandera pourquoi vous portez une veste d’uniforme pour venir boire un Martini. 

 La saharienne est une veste qui tient son origine du monde militaire. Portée par les occidentaux dans les colonies elle se doit d’être légère, pratique, et comme elle apparaît à la fin du XIXe siècle : élégante. C’est une veste de toile fine, en coton ou en lin qui comprend 4 poches ainsi qu’une martingale qui permet d’accentuer la silhouette et de ne pas faire voler la veste même si celle-ci est portée ouverte. Les soldats britanniques la portent en Inde, les AfrikaKorps allemands s’en dotent pour leurs  opérations africaines durant la seconde guerre mondiale. Au début du XXe siècle et durant l’entre-deux guerres, c’est aussi la veste préférée des explorateurs qui lui donnent différentes nominations. Avant de devenir dès le début des années 50 un vêtement incontournable du cinéma hollywoodien tant dans les films eux-mêmes que portée par des acteurs hors tournage. La veste dite saharienne prend alors une dimension assurément stylistique et perd son rôle militaire, mais pas son symbole et son inspiration.

  Au tournant des années 60, la veste saharienne connaît son plus grand revirement. Yves Saint Laurent révèle la Collection Bambara en février 1967 pour l’été qui arrive. Il propose entre ses nouveautés avant-gardistes pour le public féminin, une étrange veste courte, cintrée avec une ceinture à larges anneaux qu’il nomme sobrement mais très explicitement « saharienne »

Le viril et le militaire viennent rencontrer l’avant-garde et la légèreté des années 60 et 70 et ce vêtement résolument masculin depuis sa création devient instantanément un must have des gardes robes modernes et sexy chez les femmes. A partir de là, Yves Saint Laurent intègre de façon permanente des sahariennes à ses collections, faisant couler beaucoup d’encre dans la presse de mode et inspirant un grand nombre de couturiers et tailleurs derrière lui.

Ou acheter une saharienne ?

Pour en trouver, vous pouvez vous orienter sans crainte vers les marques de prêt à porter ayant fait leurs preuves comme PuroEgo ou SuitSupply. Leurs modèles sont des basiques, les coupes sont plus que correctes et les finitions sont au rendez-vous pour le prix. SuitSupply en propose avec ou sans poches, permettant de modeler un style plus ou moins militaire tout en restant très décontracté. La marque espagnole PuroEgo, quant à elle fait le choix d’un retour aux sources d’une reprise moderne des codes classiques ayant fait le succès de la saharienne dans ses grandes années. On retrouve alors les quatre poches, une taille affinée et des épaules légèrement tombantes pour une silhouette droite.

Pour une gamme supérieure ou du sur-mesure, Maison Pen fait parfaitement l’affaire. Enfin, si vous êtes un adepte de la seconde main, foncez sur Vulpilist ou bon nombre de vendeurs proposent des sahariennes vintages de qualité à des prix variés. N’attendez pas trop cependant, les chaleurs printanières vont donner l’idée d’une belle veste safari à plus d’un.

Comment porter la saharienne ?

Vous commencez à connaître la maison, il n’y a qu’une seule règle, c’est qu’il n’y a pas de règles. Certes mais il y a des combinaisons magiques, qui fonctionnent toujours, des codes logiques, et il convient d’au moins les connaître pour fabriquer son propre style et sa propre version d’une tenue avec la saharienne.  Par chance, c’est une veste extrêmement polyvalente et avec laquelle les combinaisons sont infinies. On peut alors porter un pantalon d’une laine légère et d’une couleur sobre pour contraster avec la clarté et la légèreté du tissu de la saharienne. Cela vaut pour le printemps mais vous me direz, la laine légère en plein mois d’août, c’est moyen. Fort heureusement, une saharienne sable associée à un pantalon bleu clair, rose ou tout simplement blanc, d’une toile très légère, fera aussi l’affaire tout l’été. Ensuite, il ne tient qu’à vous de trouver celle qui serait la plus à votre goût, avec ou sans poche, cintrée ou relâchée, sable, blanche ou à rayures… Tout est possible tant que vous êtes à l’aise dans la tenue et que vous ne paraissez pas déguisés en sergent instructeur.

Article écrit par Jérémie
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